Tu es entré dans ma vie lorsque j’avais 15 ans. Tu étais un cadeau de ma grand-maman, qui m’a dit que tu étais un symbole de la Confédération et que je devais toujours t’apprécier à ta juste valeur. Je t’ai brièvement admiré, puis je t’ai caché tout au fond de mon armoire.

Aujourd’hui, j’ai grandi et gagné en sagesse, et j’apprends véritablement à te connaître. Lorsque je vois ton beau visage, maintenant, je sais que tu n’es pas qu’un Vreneli, mais Rosa Tännler, de Gadmen, qui symbolise Helvetia. Tu as été imaginé par Fritz Landry et gravé en pièce de 20 francs pour la première fois en 1897. Au fil des années, ton apparence a fait l’objet de nombreuses discussions: il fallait ôter cette boucle de cheveux «frivole», mais même ainsi, tu avais toujours l’air trop jeune et sauvage. Tu as supporté sans broncher tous ces commentaires, et tu fais désormais partie des pièces d’or les plus prisées au monde.

Combien des 58,6 millions d’exemplaires frappés jusqu’en 1949 sont encore conservés dans les coffres ou albums de collectionneurs suisses? Qui possède encore un Vreneli en or d’une valeur nominale de 10 ou 100 francs, peu courants? Ou un exemplaire rare en or de Gondo ou d’un millésime spécial, dont la valeur de collection est particulièrement élevée?

Mon cher Vreneli, je ne te négligerai plus jamais! Je te repolirai avec un chiffon doux pour te redonner tout ton éclat, en pensant à ma chère grand-maman.

Je t’aimerai toujours.
Ton fervent admirateur