Depuis les fenêtres panoramiques de la «BäreTower», on constate rapidement qu’Ostermundigen a vécu moult changements ces dernières années. Et que le développement n’est pas encore terminé. L’œil repère un axe de trafic principal fréquenté, des installations de réservoirs et des voies de chemin de fer, des immeubles datant des années 1950 et 1960, des zones résidentielles avec beaucoup de verdure, une ferme ici et là, de nouveaux quartiers ainsi que des grues de construction.
«La BäreTower est imposante et symbolise la transformation dans laquelle se trouve Ostermundigen.»
Thomas Iten
La croissance urbaine se poursuit effectivement: au cours des prochaines années, la gare sera transformée pour devenir accessible à toutes et tous, et la nouvelle ligne de tram entre Berne et Ostermundigen sera construite en parallèle. Thomas Iten, président de commune, sans appartenance politique, mentionne ces deux grands projets d’infrastructure lors de l’entretien. «Il en résulte une énorme dynamique pour la commune», explique Thomas Iten, pointant vers la gare, où un autre projet extraordinaire suit son cours: la «Werkstadthaus» culminant à 60 mètres de haut avec des ateliers, des restaurants et des appartements, le tout construit de façon durable en bois.
La densification intérieure conduit à la hauteur de construction
Des grues de construction partent à l’assaut du ciel un peu plus loin derrière la gare. «Il s’agit du lotissement du Lindendorf, tous des immeubles de quatre étages qui doivent être rénovés», explique le président de commune. «Les bâtiments peuvent être surélevés de trois étages.» Cela permet de créer environ 100 appartements supplémentaires sans que la commune ait à mettre à disposition du terrain toujours précieux. «La densification vers l’intérieur va dans notre sens», considère Thomas Iten.
Parce que la commune a besoin d’espaces d’habitation. Depuis 2010, la population est passée de 15'000 à plus de 18'000 âmes. «Et les gens utilisent aujourd’hui plus de mètres carrés par personne qu’autrefois», constate Thomas Iten. En conséquence, un «changement contrôlé» est recherché pour l’espace de vie qu’est Ostermundigen. «O’mundo», le plan d’aménagement local d’Ostermundigen, y répond.
Le caractère rural doit être préservé. Scène depuis Ostermundigen, en arrière-plan la «BäreTower».
Préserver le caractère rural
«Plus de village demande plus de ville». Le président de commune en tire ainsi la quintessence. Le long de l’axe de circulation principal, la Bernstrasse, le caractère urbain doit régner, avec un mélange d’habitations, de travail, de services et de vente. Les maisons peuvent également gagner en étages. Dans le même temps, cependant, seulement une ou deux rues plus loin, le caractère rural doit être préservé dans les quartiers de maisons individuelles.
La croissance démographique est également un défi pour les infrastructures scolaires. «Huit jardins d’enfants ont été rénovés ces dernières années», rapporte Thomas Iten. Et à titre d’illustration, il cite un chiffre impressionnant: plus de 1400 repas de midi sont actuellement confectionnés par semaine pour les écoles de jour.
Projets participatifs favorisant la cohésion
Avec la croissance de la population, sa composition a également changé. Les personnes établies de longue date, dans leurs murs datant des années 1950, sont toujours engagées. «Elles participent activement à la vie associative et attachent une grande importance à aller chez le boulanger ou le boucher du village», dit Thomas Iten. Féliciter les centenaires lors de leur anniversaire est l’une de ses tâches récurrentes. «En outre, beaucoup de gens vivent dans la commune plutôt par hasard, surtout parce qu’elle est proche de Berne et bien desservie par les transports», explique Thomas Iten. La proportion d’étrangers est également relativement élevée, avec un bon 30%.
Ostermundigen entreprend beaucoup pour assurer un bon mélange de la population et l’identification avec la commune. On mise sur des projets participatifs: ainsi, les habitant·e·s ont pu participer activement au plan d’aménagement local en diverses phases. Nous trouvons par exemple le projet «Begegnungsweg» (chemin de rencontre) avec des «Zuhörbänkli» (bancs d’écoute) pour discuter et raconter, de nombreux événements festifs comme le Street Food Festival, la Fête nationale ou le tournoi pour les écoles du club de football. Par exemple, lors de la «Mundige Fescht», la prestation du club de jodel est suivie par une production de l’association culturelle albanaise. Et tout le monde fête ensemble. «Le matin, tout le monde procède au montage, puis effectue le démontage une fois le soir venu», explique Thomas Iten. «C’est typique de l’agglomération et de ce qui nous caractérise: ensemble, et côte à côte.»
Haute e solide
La «BäreTower», actuellement le plus haut immeuble résidentiel de Suisse, mesure 100,5 mètres. Ce faisant, elle respecte tout juste la loi tacite voulant qu’aucun édifice de la région de Berne ne dépasse la cathédrale de Berne de 100,6 mètres de haut.
Construire à cette hauteur présente des défis particuliers. «Par exemple, il n’est pas possible d’installer un échafaudage de façade pour sécuriser les travaux», déclare Agron Noshi, qui a dirigé le projet de construction pour le développeur de projets Halter AG. «Au lieu de cela, un pare-vent a été érigé au dernier étage pour protéger les personnes qui travaillent à la construction. Des ascenseurs le long de la façade extérieure ont été utilisés pour transporter des personnes et des matériaux.»
Ce qui est également remarquable au sujet de la tour érigée depuis 2022, c’est qu’elle a été construite avec des parois épaisses, un noyau en béton et des armatures de fer sous forme de «construction rigide». Même en cas de vent fort, le point supérieur au 33e étage ne se déplace que de deux à quatre centimètres horizontalement.